Lancé en septembre 2021, la nouvelle vitrine numérique de Dalkia met en cohérence ses activités et ses actions de communication. Depuis 80 ans, cette filiale du groupe EDF développe des services autour des énergies renouvelables et de la performance énergétique. Premier site web écoresponsable dans le milieu de l’énergie, dalkia.fr coche toutes les cases : sobre en design et en contenus, frugal en consommation d’énergie et efficace en termes de performances. Laxmi Kassamaly, pilote du projet au sein de la direction de la communication de l’entreprise, nous dévoile les coulisses de cette transformation exemplaire.
Qu’est-ce qui a motivé la démarche de Dalkia vers un site écoresponsable ?
Le numérique représente aujourd’hui 4 % du CO2 mondial et bientôt le double ! Ce chiffre met chacun d’entre nous face à ses responsabilités.
Aujourd’hui, on ne peut plus penser la communication sans intégrer les notions de performance énergétique et d’empreinte environnementale. Cette transition vers une communication écoresponsable renforce notre positionnement et notre identité de marque en apportant une preuve concrète et visible de notre engagement en matière de décarbonation, y compris autour du numérique.
Il s’agit pour Dalkia de rendre sa présence digitale plus frugale pour répondre à son engagement vers la neutralité carbone… mais pas seulement.
Le nouveau site porte aussi un enjeu commercial et de marque employeur. « Faire ce que l’on dit » est un gage de sincérité qui crée de la confiance, pour les clients comme pour les collaborateurs de Dalkia.
Enfin, ce projet est particulièrement innovant et challengeant en interne. Il incarne des valeurs d’intérêt général qui renforcent la notion de collectif au sein de l’entreprise.
Qu’est-ce qu’un site écoresponsable ?
Penser un site de manière durable, c’est d’abord être capable de remettre en cause ses certitudes et ses habitudes. Il faut envisager la communication et les actions qui en découlent en fonction de notre capacité à agir pour l’environnement et la société. Cela implique des convictions fortes et sans doute beaucoup de bon sens.
1. Des contenus utiles et facilement accessibles
Chez Dalkia, les contenus ont subi un régime sévère et la hiérarchie de l’information a été totalement repensée !
Le menu de la page d’accueil comprend aujourd’hui quatre entrées qui répondent aux besoins concrets des internautes : nos solutions, nos références, notre marque employeur et une présentation plus institutionnelle de l’entreprise. L’arborescence simplifiée facilite la navigation, réduit le nombre de clics et les temps de chargement.
2. Un design en rupture et une frugalité visible
« Beau et bien pensé », le site en est la preuve ! Traitement en « bichromie » des images pour marquer la différence avec un site plus classique, réduction du nombre de pixels qui donne cet effet tramé, usage raisonné de la vidéo : le parti-pris de la sobriété apporte une identité visuelle forte et esthétisante.
3. Être inclusif
Notre site est pensé pour tous les utilisateurs, y compris ceux en situation de handicap. Il intègre ainsi une navigation vocale ou une page en braille, et un bouton « accessibilité » sur chaque page. 94 % des critères du Référentiel général d’amélioration de l’accessibilité sont respectés. L’aspect responsive a également été pris en compte dès sa conception.
Quelles sont les implications de cette refonte d’un point de vue technique ?
Consommer moins d’énergie en consultant un site web, c’est certainement consommer mieux. Nous avons repensé et simplifié l’architecture technique du site, ce qui nous a notamment amenés à renoncer à la “course au temps réel”. Le site n’est plus actualisé qu’une seule fois par jour, ce qui permet de beaucoup moins solliciter les serveurs.
Nous utilisons de nouveaux systèmes plus frugaux pour la compression des images et les vidéos ne sont plus lancées automatiquement. De plus, le code a été optimisé !
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Et comment pilote-t-on un projet de cette envergure ?
Le projet s’est déroulé sur 18 mois. Nous avons constitué une équipe projet de 70 collaborateurs et partenaires, répartis dans tous les services et à tous les niveaux hiérarchiques.
Le pilotage a reposé sur trois fondamentaux :
Pédagogie
Pendant trois mois, nous avons travaillé l’acculturation sur l’écoresponsabilité en interne pour alimenter notre réflexion. Nous avons co-construit les parcours et réalisé des tests régulièrement pour trouver le bon curseur (quantité, qualité, accessibilité et référencement)
Co-création
La construction du site a été réalisée à partir des besoins des utilisateurs. Nous avons mené une consultation auprès d’un échantillon de personnes pour connaitre et comprendre leurs attentes et leur ressenti autour du concept de site écoresponsable. Ces enquêtes nous ont conduit à créer des parcours en fonction de nos cibles. Elles ont servi de socle aussi bien à la structuration du site qu’à la production des contenus.
Organisation
La mise en ligne du nouveau site a mis à contribution les services informatiques, les commerciaux, la communication, les ressources humaines, la direction internationale… – au siège et en régions. Nous avons donc constitué une équipe de partenaires externes pour nous accompagner dans cette aventure. Ce qui a impliqué une gestion forte de la conduite du changement en interne et à l’externe.
Quel a été le rôle de vos partenaires externes ?
Pour être à la hauteur de nos ambitions, nous nous sommes entourés d’experts qui partageaient nos valeurs et notre exigence. Pour eux comme pour nous, l’ambition écologique constituait un challenge qui a permis à chacun de mettre en place des solutions innovantes et créatives.
Nous remercions l’ensemble des prestataires qui se sont mobilisés pendant près d’un an autour de ce projet. Chacun a apporté une compétence technique spécifique : accessibilité, concept et design, développement, search et arborescence, éditorial, hébergement, outils RH et tracking.
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Laxmi, comment ce projet pionnier s’inscrit-il dans votre parcours ?
Evoluant dans des fonctions autour de la transformation numérique et du marketing depuis près de 15 ans, j’ai pu mener à bien des projets d’envergure pour le Groupe EDF dans des univers très différents. Le dernier en date : l’application EDF & MOI, canal de référence à disposition de millions de clients résidentiels. J’ai réussi à transformer cette application avec mon équipe pour générer plus d’engagement et en faire un pilier de notre relation client : en 5 ans seulement, nous sommes passés de quelques millions de visites à plus de 100M, avec 9 utilisateurs sur 10 satisfaits.
Je relève les challenges là où ils se trouvent. Ce fut le cas chez EDF Energy à Brighton dans le cadre d’un marché très concurrentiel avec des moyens limités. C’est le cas chez Dalkia que j’ai rejoint il y a un an pour prendre la tête du département « Marque, Digital et Influence » et le pilotage de ce projet de refonte. Nous œuvrons avec mon équipe sur des problématiques autour du numérique responsable, la notoriété de la marque, les relations presse et l’événementiel.
Ayant un très bon relationnel et appréciant donner du sens, je suis ravie d’étoffer mon parcours : à la fois en apportant mon savoir-faire au service d’un collectif et en continuant à fédérer autour des enjeux de transformation, en particulier sur des enjeux clés comme le numérique responsable.
Quels enseignements tirez-vous de ce projet ?
Ce projet m’a d’abord apporté du recul sur l’envie de toujours publier plus, de s’inscrire dans de l’immédiateté, de rarement renoncer. En tant qu’internautes, nous connaissons mal la consommation d’énergie de ce que nous lisons, regardons ou écoutons… Pourtant, le numérique émet davantage que le transport aérien civil ! L’objectif est de trouver des équilibres intelligents dans l’utilisation du numérique et ne pas s’en priver simplement parce qu’il est utilisé de façon excessive.
Il faut faire des choix pertinents et des renoncements pour être plus responsable.
Laxmi Kassamaly
Nous savons que le chantier est à partager entre les entreprises, les pouvoirs publics et les citoyens. Je me suis amusée récemment à estimer l’impact de ce projet si on s’y mettait collectivement :
Si tous les sites internet .FR réduisaient de 64 % leurs émissions de CO2, cela permettrait de retirer plus de 13M de véhicules chaque année en circulation.
Laxmi Kassamaly
Les entreprises doivent travailler de concert pour faire bouger les lignes. C’est un enjeu qui dépasse largement l’échelle de chaque compagnie. C’est finalement accessible à tous. Plus on sera nombreux, mieux la planète se portera.
Quels investissements représente le nouveau site ?
Bien au-delà d’une logique comptable, l’investissement se compte en hommes et en temps.
Ce type de projet représente une rupture et chez Dalkia, il a été porté au plus haut niveau de l’entreprise. Impulsé et soutenu avec beaucoup de force et d’enthousiasme par le Comex, il a été pris à bras le corps par l’ensemble des métiers de l’entreprise au siège et localement.
Réécriture des contenus, accessibilité, design, parcours clients, hébergement… Nous avons tout remis à plat. Et tous les services ont apporté leur pierre à l’édifice.
Quelles sont les performances du site aujourd’hui ?
Less is more… La frugalité numérique porte ses fruits. Moins de six mois après le lancement, les résultats sont au rendez-vous : l’engagement a doublé et le nombre de visites a augmenté de 71 %. Nous constatons une augmentation de 13 % du nombre de pages visitées. Par ailleurs, l’UX s’est améliorée : on passe de neuf secondes pour accéder à une page à une seconde en moyenne !
Ces performances s’accompagnent d’une réduction de 64 % d’émissions de CO2 par rapport à notre site précédent. La note EcoIndex* globale du site est ainsi passée de E à A. Afin de sensibiliser les internautes, nous l’affichons d’ailleurs sur chaque page.
* EcoIndex est un outil communautaire, gratuit et transparent qui, pour une URL donnée, permet d’évaluer son empreinte et sa performance environnementale.
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Quels sont les prochaines étapes vers encore plus de sobriété numérique pour Dalkia ?
Nous devons rester humble car le chemin est encore long. Notre nouveau site web est la première étape d’un engagement plus large en matière de numérique responsable. Nous avons démarré un « chantier » lié aux réseaux sociaux. Nous avons mis en place une DLD (date limite de disponibilité) des posts et utilisons des visuels plus légers.
Nous avons aussi organisé un challenge « e-cleaning » pour mobiliser nos collaborateurs. Il s’agit de développer des réflexes, comme l’utilisation raisonnée du mailou des vidéos, le nettoyage des boites mails, ou encore d’inciter à utiliser au maximum les équipements existants, par exemple.
Notre ambition : inspirer d’autres acteurs pour avoir plus d’impact ensemble et poursuivre nos efforts !
Merci beaucoup pour ce riche échange ! Que peut-on vous souhaiter pour la suite Laxmi ?
De continuer à prendre du plaisir sur des sujets en rupture et à faire du numérique un levier de performance en m’appuyant sur l’engagement du collectif, grâce à des collaborateurs et des partenaires toujours plus engagés.
D’un point de vue plus personnel, de la douceur et de la sérénité 🙂
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