90 % des datas de toute notre civilisation ont été créées ces deux dernières années. C’est dire si le poids du contenu pèse dans les enjeux environnementaux qui se dessinent ! Mais alors, comment continuer à produire des contenus tout en limitant la pollution qu’ils génèrent ? A cette question, nous apportons une réponse : l’éco-contenu. Pour nous, c’est la brique numéro 1 d’une démarche de communication responsable. Explications.
Avant-propos : le paradoxe du contenu
Depuis quelques années, nous sommes face à un dilemme en tant qu’agence. En effet, si le contenu n’a jamais autant été au cœur de toute stratégie de communication qui se respecte, il est également devenu source d’infobésité et de surcharge mentale. Un paradoxe qui nous oblige à réinterroger sa place dans la communication. A trouver des solutions pour produire moins et mieux. Un challenge que les entreprises vont devoir porter pour faire changer les choses.
L’éco-contenu : c’est quoi ?
Si vous tapez « éco-contenu » dans Google vous ne trouverez pas (pour le moment) de réelle définition. Ou en tout cas pas dans le sens où nous l’entendons chez Almaka. C’est un nouveau mot que nous nous sommes permis d’ajouter au lexique de l’éco-communication au même titre que l’éco-conception web, l’éco-design, l’éco-responsabilité, etc.
Au-delà du mot, l’éco-contenu est avant tout une démarche fondée sur la sobriété éditoriale. Il ne s’agit pas de ne plus produire mais de produire mieux et moins. Cette frugalité passe par une méthode en 6 étapes :
- un réalignement des messages avec la raison d’être de l’entreprise,
- une rationalisation méthodique des requêtes SEO, du nombre de pages, de médias, etc.
- une simplification de l’arborescence et des parcours,
- une priorisation et une programmation des formats en fonction de ce que l’on raconte (evergreen content, date limitée de durée, etc.),
- un recyclage « intelligent » des contenus,
- une éco-conception des supports de communication.
Pourquoi se lancer dans une stratégie d’éco-contenu ?
Derrière la méthode Almaka pour déployer l’éco-contenu, se cache un triple enjeu pour les Marques :
- faire face à l’accélération de la pollution numérique,
- accompagner la montée de l’anti-greenwashing,
- répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.
Une explosion des usages et de l’empreinte carbone du numérique
Depuis quelques années, la Covid ayant joué une rôle d’accélérateur, nous vivons une extraordinaire croissance des usages numériques… et de l’empreinte environnementale qui va avec.
Le télétravail, la digitalisation des entreprises et administrations, l’usage de la vidéo, la recherche d’information sur Internet, la publication sur les réseaux sociaux, l’envoi de mails et de messages sont autant d’usages sources de pollution numérique. A cette accélération s’ajoute le fait que 9 pages web sur 10 ne génèrent aucun trafic sur Google. Les contenus ne touchent plus leur cibles.
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Les chiffres clés de la pollution numérique
4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont générées par le numérique – 2021, Ademe, La face cachée du numérique. La forte augmentation des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025.
47 % des émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique sont dues aux équipements des consommateurs – 2021, Ademe, La face cachée du numérique.
40 % de nouvelles données générées chaque année en moyenne, avec 64 zettaoctet de données créées ou répliquées dans le monde en 2020 – 2021, IDC Seagate. Certains parlent même de « Big bang du big data ».
90 % des pages web ne génèrent aucun trafic sur Google selon Gerry McGovern, dans son livre Word wide waste.
L’alerte est déjà donnée par de nombreux acteurs comme le journaliste Guillaume Pitron dans son livre L’Enfer numérique : voyage au bout d’un like, le think tank The Shift Project présidé par Jean-Marc Jancovici, les collectifs iNum, GreenIT, l’Ademe et bien d’autres.
Un cadre réglementaire qui se durcit contre le greenwashing
En très peu de temps, le greenwashing est devenu un sujet très technique pour les Marques avec 3 risques associés :
Légal – La loi se durcit depuis l’été dernier. Bientôt chaque allégation de neutralité carbone devra faire l’objet d’une communication de preuve associée, sous peine de sanction.
Réputationnel – Un message excessif ou erroné peut faire oublier les engagements significatifs pris par une Marque, voire nuire à son image auprès de ses clients et partenaires.
Moral – Notamment pour les salariés qui risquent de perdre confiance envers leur entreprise si elle n’aligne pas la parole et les actes.
Les discours trompeurs qui suggèrent que la neutralité carbone est atteignable sans changement profond de notre société ne sont désormais plus acceptables !
On observe la montée d’un enjeu fondamental pour les Marques : apprendre à communiquer de manière proportionnée en affichant la preuve plus que l’ambition de réduire leur impact environnemental.
Alix de Massia
Des prises de parole qui manquent (encore) d’encadrement
Mais les renforts arrivent pour aider à communiquer de manière juste et alignée ! Voici quelques supports à lire absolument pour guider la transition écologique de vos actions de communication :
- Le site sur la communication responsable de l’Ademe.
- Le livre 50 bonnes pratiques pour écoconcevoir nos contenus web de Férréole Lespinasse (avril 2022).
- Le Guide anti-greenwashing de l’Ademe.
- Le guide Représentations des modes de vie et transition écologique de l’Epe (novembre 2021).
- Le site www.almaka.fr (évidemment 😊).
Des consommateurs toujours plus en attente d’engagement
Selon le Baromètre 2021 de la Consommation Responsable, « 7 français sur 10 pensent que […] la mise en scène des pratiques éco-responsables peut les encourager à adopter des comportements durables ».
Autre chiffre intéressant, 83 % des Français se disent influencés par le caractère responsable des marques, d’après l’étude « Sustainable Brands 2022 » d’Imediacenter.
On observe donc que la responsabilité ainsi que la confiance deviennent des valeurs fondamentales. Les Marques doivent repenser leur manière de communiquer pour intégrer les nouveaux enjeux d’une communication plus durable, plus engagée.
Alix de Massia
En conclusion
Il devient nécessaire de repenser le rôle de la communication et sa place dans notre vie de tous les jours. Elle tient désormais un rôle de « faire-savoir » qui va au-delà de l’argument marketing. Le but ultime n’est plus de vendre mais bien de vendre en respectant le bien commun et l’harmonie entre 3 P : People, Planet et Profit.
L’éco-contenu est une démarche de fond qui se définit par :
Des messages sincères
Un discours en cohérence avec la raison d’être de la Marque. Des paroles alignées sur les actes.
Des dispositifs responsables
Des stratégies raisonnées. Des KPI et des cycles de vie repensés. Du recyclage dès que possible.
Des supports éco-conçus
Des techniques de production print ou digitale pour réduire l’empreinte carbone.
Cette démarche possède un triple enjeu : proposer des imaginaires qui aident à s’engager, produire des dispositifs de contenus audibles et respectueux, et enfin, construire des outils, des modes d’expression qui intègrent l’éco-conception numérique et print.
Besoin d’aide pour votre stratégie de communication responsable ou d’éco-contenu ?
Notre cellule d’experts formés à l’éco-contenu est opérationnelle pour vous accompagner dès aujourd’hui sur cette méthode. Nous sommes formés aux nouveaux enjeux communicationnels d’un point de vue réglementaire mais aussi sémantique, SEO, éco-conception, etc.