Dernière étape de notre méthode pour éco-concevoir vos contenus : la mesure. Mesurer, afin d’évaluer l’impact de vos actions et de les améliorer. Une démarche gagnant d’un point de vue communicationnel, environnemental, économique mais aussi humain. Mesurer, aussi, afin de pouvoir prouver votre engagement et valoriser votre démarche de communication responsable en toute transparence, que ce soit via des messages, des outils et « calculateurs carbone » ou encore des labels.
Retrouvez chacune des étapes de notre méthodologie d’éco-contenu :
- Étape 1 – Réinterroger vos habitudes de communication via un audit d’éco-contenu
- Étape 2 – Repositionner, aligner les messages avec la raison d’être
- Étape 3 – Choisir, rationaliser, prioriser pour une stratégie de contenu qui atteint ses objectifs
- Étape 4 – Programmer des dispositifs de contenus durables
- Étape 5 – Éco-concevoir vos supports de communication numérique (print à venir)
- Étape 6 – Mesurer et valoriser vos résultats : on vous explique ici pourquoi et comment.
Évaluez l’impact de vos actions pour vous améliorer
Mesurer régulièrement le résultat de vos actions vous permettra de bien les monitorer, afin d’accroître leur performance tout en limitant leur impact carbone :
- Supprimer ce qui ne fonctionne pas.
- Capitaliser sur ce qui fonctionne.
- Identifier ce qui manque et le créer, pour gagner en pertinence.
- Réaliser des tests pour gagner en efficacité et vous assurer que vos contenus trouvent leur cible : tests de titres, objets de newsletter, UX, formats…
- Recycler quand c’est pertinent.
- Mesurer, quand c’est possible, le bilan carbone / poids de vos contenus pour : essayer de les réduire (on vous donne des outils pour le faire un peu plus loin) ; arbitrer un changement de format (vidéo – format lourd – vs podcast, plus léger, par exemple) ou un rythme de publication (on garde la vidéo, parce que le format répond à un usage et un besoin, mais on en publie moins), etc.
Cette démarche de test and learn présente un quadruple avantage :
- Communicationnel : vous gagnez en pertinence, en efficacité et vous respectez la charge mentale de vos cibles et audiences.
- Économique : vous ne produisez plus et n’hébergez plus de contenus inutiles ou non consultés.
- Environnemental : vous dépolluez les serveurs et réduisez l’usage de matériaux pour le print.
- Humain : vous recentrez votre temps passé ou celui de vos équipes sur des actions à valeur ajoutée, vous redonnez du sens au métier de communicant.
Quelques pistes pour recycler vos contenus
L’ouvrage de Ferréole Lespinasse, Sobriété éditoriale : 50 bonnes pratiques pour écoconcevoir vos contenus web , partage tout un tas de bonnes pratiques : un article fonctionne bien ? Déclinez-le en newsletter. Vous avez beaucoup investi dans ce « contenu pilier » de qualité ? Redécoupez-le en actualités, brèves ou posts réseaux sociaux. Utilisez ses verbatims, idées fortes ou chiffres clés pour animer votre site. Faites-en une vidéo synthétique… À garder, aussi, en tête : l’entretien des contenus qui performent (évolutions, mises à jour, optimisations seo…) vous permettra de les faire vivre dans la durée.
Avec quels indicateurs ?
Les indicateurs « traditionnels », mais avec le souci de les corréler à des objectifs plus qualitatifs, et, quand c’est possible, des indicateurs « écologiques ».
Site : visites, pages vues, durée des visites, nombre de pages par session, provenance des visites et via quels mots clés elles arrivent (Google Search Console, en s’interrogeant sur la pertinence de ces mots clés). Rattacher le trafic d’un site à vos objectifs (conversions, formulaire de contact, inscription NL…) renforcera l’efficience de vos actions.
NL : taux d’ouverture, taux de désabonnement, taux de clics et poursuite de lecture…
Équipe : temps de travail nécessaire par sujets ou support.
Qualité du contenu : pertinence de l’information, qualité rédactionnelle, degré d’utilité pour le lecteur, confort et plaisir de lecture, parcours…
Éco-conception numérique : de plus en plus d‘outils ou calculateurs carbone se développent pour évaluer l’équivalent carbone dégagé par la consultation d’une page web (Website Carbon, ecograder, Eco-index du collectif GreenIt, mais ce dernier est en maintenance actuellement…). Misez également sur les outils et indicateurs qui permettent d’évaluer le temps de chargement d’une page comme PageSpeedInsights de Google.
Dans le cas d’une refonte : faire un avant/après où l’on confronte le nombre de pages, les indicateurs qualitatifs comme le temps passé ou le nombre de pages vues par visite, le nombre de vidéos… peut être édifiant.
Évaluez pour valoriser la dimension responsable de vos actions
Vous pouvez choisir de rendre visible vos actions de communication responsable par différentes voies, allant de la diffusion de messages (choix d’éco-conception, etc.) à la labellisation (quand elle existe !), en passant par la case « outils » et « calculateurs carbone » qui se développent à toute vitesse. L’objectif étant de montrer que :
- votre marque prend en compte les enjeux environnementaux et sociaux auxquels nous devons faire face,
- qu’elle agit en conséquence,
- et d’en diffuser les résultats concrets pour prouver son engagement en tout transparence.
Ne cherchez pas à « greenwasher », ce qui sera visible et vous desservira. Chaque pas compte, même les plus petits !
1. Valoriser via des messages
Sur vos sites ou vos supports papier. Un mouvement que l’on observe sur de plus en plus de sites de marques ou d’acteurs engagés, comme les agences de communication responsable.
Sur vos sites. Tout comme l’énergéticien Dalkia, les Laboratoires Expanscience consacrent une page entière de leur site à son éco-conception. Bien mise en avant au-dessus du menu, cette page pédagogique nous explique comment l’entreprise s’y est prise pour que son site consomme moins d’énergie à l’usage. Avec une série d’engagements pris, comme celui de ne plus envoyer aucune newsletter !
Sur vos supports papiers. Vous pouvez mentionnez le papier, les encres, la certification de l’imprimeurs ou encore les éco-labels des différents matériaux utilisés. Comme le précise l’Ademe, « pour les marques FSC (bois issu de forêts bien gérées) et PEFC (bois issu de forêts gérées durablement), vous devez impérativement indiquer le numéro de chaîne de contrôle de votre agence de communication ou de votre imprimeur. À défaut, vous pourrez simplement mentionner « document imprimé sur du papier issu de forêt gérée durablement ».
Évitez les indications vagues du type « papier ou encre écologique ».
D’autres types de messages peuvent être intéressants à mentionner, comme les efforts réalisés côté sobriété éditoriale ou éco-design : synthétisation du propos, réduction du nombre de pages, de la largeur des marges, du nombre de visuels pour limiter les encres et le papier, etc.
Enfin, invitez vos lecteurs à recycler le support :
- en indiquant que le papier est recyclable ;
- en apposant le logo Triman et l’info-tri ;
- en sensibilisant à l’impression recto-verso sur une version numérique écoconçue.
2. Via des outils : les calculateurs carbone de sites web
Comme l’a fait Dalkia et comme nous l’avons nous-même fait sur ce site, il est tout à fait possible d’intégrer la note Ecoindex (allant de A à G) de GreenIT sur l’ensemble de vos pages, mais l’outil est actuellement en maintenance.
Autre outil déjà cité plus haut, le calculateur de carbone Website Carbon. Ce dernier offre la possibilité d’intégrer un badge sur votre site :
Le site ecograder donne, quant à lui, une note sur 100, et estime, pour une page donnée, le poids de carbone émis pour chaque visite. Sur Almaka.fr, on est pas mal, mais il nous reste encore un peu de travail côté cache et temps de réponse du serveur !
3. Via des calculateurs carbone de production audiovisuelle
Des outils existent également pour évaluer l’impact carbone d’une production audiovisuelle, réaliser des premiers bilans et prouver les résultats sur la durée.
L’Ademe liste sur son site 2 outils en ligne : Carbon’ clap dérivé de l’outil Bilan Carbone® de l’ADEME, et Seco 2.
Le Centre National du Cinéma travaille actuellement à l’élaboration d’une méthode de calcul de référence de l’impact carbone des œuvres qui sera disponible sur le site du CNC.
Le référentiel Calcul Carbone pour les agences de com et de pub
L’AACC (Association des Agences Conseils en Communication) a, de son côté, développé un référentiel composé d’un calculateur carbone et d’un guide méthodologique. Le périmètre et la méthodologie ont été développés en concertation avec un panel d’agences puis soumis à la revue critique de l’ADEME. Ce calculateur permet de réaliser une mesure unifiée de l’empreinte carbone et de définir une trajectoire climat. De nombreux autres calculateurs existent (agences, supports de com’…) mais nous ne les avons pas testés à ce jour et attendons d’avoir un peu de recul ou des cautions d’acteurs stratégiques type Ademe.
4. Via des labels
Les écolabels que vous pouvez viser lorsque vous vous lancez dans une démarche d’éco-contenu :
- Sur le web, vous pouvez vous appuyer sur le référentiel du Label Numérique Responsable conçu par l’Institut du Numérique Responsable en partenariat avec le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, l’ADEME et WWF. Il fixe les grands principes du numérique responsable. Deux niveaux de labellisation existent à ce jour.
Pour l’édition papier, les plus courants sont l’Écolabel Européen et les certifications NF Environnement. Ils garantissent la réduction de l’impact environnemental d’un produit ou d’un service. On les retrouve notamment sur les cartouches d’encre, le papier, etc. Mentionnez aussi les marques FSC (bois issu de forêts bien gérées) et PEFC (bois issu de forêts gérées durablement) évoquées plus haut
La certification ISO 50001
A destination de toutes les organisations dans tous les secteurs, elle se base sur la norme ISO 50001 « visant à réduire la consommation d’énergie par la mise en œuvre d’un système de management de l’énergie (SMÉ) ». Comme toutes les autres normes internationales, c’est un outil de pilotage stratégique, une réelle démarche. Cette certification atteste de la mise en place d’une gouvernance pour amélioration la performance énergétique de l’organisation.
À lire pour en savoir plus I Ecolabels : valoriser l’impact positif de votre stratégie de communication
5. Via des chartes d’engagement
Dernière possibilité pour valoriser votre démarche de communication responsable, la charte d’engagement. Extrêmement répandue chez les agences, nous ne la recommandons que si elle apporte des éléments de preuve, vérifiables et concrets : on n’édite plus de vidéos (depuis quand ?), nos serveurs sont green et fonctionnent avec des énergies renouvelables (précisions ?), ce qu’on a mis en place avec nos salariés, nos prestataires, nos clients…, on ne communique plus sur les réseaux sociaux (comme l’a fait Lush) : depuis quand et pourquoi, etc.
La communication responsable ne changera pas le monde, les marques ne le sauveront pas à elles seules. Mais elles peuvent, chacune, contribuer à accélérer le changement, faire évoluer nos représentations liées au « monde d’avant » (surconsommation non soutenable), et ainsi, nos modes de vie (lire à ce sujet Nouveaux récits : une opportunité d’agir concrètement pour les marques).
Chaque pas compte, et pour éviter de tomber dans le « green » ou le « goodwashing », les maître-mots à garder en tête : cohérence, humilité, transparence et bien sûr… preuve.
Besoin d’aide pour votre stratégie de communication responsable
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Notre cellule d’experts formés à l’éco-contenu est opérationnelle pour vous accompagner dès aujourd’hui sur cette méthode. Nous sommes formés aux nouveaux enjeux communicationnels d’un point de vue réglementaire mais aussi sémantique, SEO, éco-conception, etc.